METZ

PAROISSE ORTHODOXE DES TROIS SAINTS HIERARQUES
Basile-le-Grand, Grégoire-le-Théologien et Jean-Chrysostome

православная церковь русской традиции

Hymnographie liturgique

L’hymnographie tient une place importante dans les offices orthodoxes, en particulier dans les Vêpres et les Matines. Elle contribue à la beauté des offices en même temps qu’elle révèle le sens de chaque événement célébré tout au long de l’année ecclésiale.

On trouvera ci-dessous l'ensemble des textes, en français, tels qu’ils sont traditionnellement classés en livres liturgiques :
Octoèque (pour les 7 jours de la semaine selon les 8 tons).
Triode de Carême (pour les 10 semaines avant Pâques).
Pentecostaire (pour les 50 jours de Pâques à la Pentecôte).
Ménées (pour chaque jour des 12 mois de l'année) :
Janvier, Février, Mars, Avril, Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre, Octobre, Novembre, Décembre.


Quelques explications sur notre démarche

Depuis 2011 nous avons pris l'habitude, dans notre paroisse, de célébrer plusieurs fois par semaine les Vêpres et les Matines.

Pour les parties variables (en grande partie chantées), nous avons besoin de l'Octoèque et des Ménées et, pour les périodes spécifiques, du Triode de Carême et du Pentecostaire. Le principal problème qui se pose alors en français est celui des traductions.

Depuis qu’il existe des paroisses orthodoxes francophones, des textes d’origines diverses circulent et sont adaptés ici et là en fonction des besoins, selon un processus vivant.

Pour les dimanches et les fêtes principales, nous disposons déjà de textes de très bonne qualité, établis par la Commission de traduction de la Fraternité orthodoxe, et dont quelques-uns ont été publiés. Chaque fois qu’il existait une telle traduction, y compris pour certaines pièces hymnographiques (tropaires, théotokia, hirmi…) que l’on retrouve à d’autres occasions dans l’année, nous l'avons adoptée.

Pour tous les autres jours, les traductions du père Denis Guillaume, publiées sous le nom d'éditeur Diaconie apostolique, ont l'avantage de couvrir l'intégralité du corpus liturgique. Mais ces textes présentent des défauts bien connus et sont parfois incompréhensibles si on veut les chanter tels quels. C’est donc par nécessité, pour pouvoir célébrer les offices dans leur plénitude de sens, que nous avons été amenés à les retravailler.

Un premier point est que les textes du père Denis comportent un certain nombre de formulations qui lui sont propres et qu’il convenait de corriger pour une question de justesse théologique. Un exemple parmi d’autres est l’expression « la divine Génitrice », qui revient de manière récurrente et que nous avons remplacée par « la Mère de Dieu », car elle n’est pas une divinité qui engendre, mais la mère en son humanité d’un Fils qui est Dieu. Il y a aussi des mots inusités, désuets, ou qui sonnent mal dans la langue française actuelle. Mais avant même cet aspect linguistique (qui n’est pas notre spécialité), notre première priorité a été de remédier à la compréhension, rendue difficile par des tournures de phrases qui brouillent le sens et peuvent même parfois prêter à contresens, C’est pourquoi, sans prétendre faire une nouvelle traduction, notre travail a principalement consisté à remettre les phrases en ordre, autant que possible, avec le souci d'avoir des textes qui puissent être chantés de manière fluide et qui sonnent juste, à la fois phonétiquement et théologiquement. C’est donc en les chantant que les textes ont été remaniés, sur la base des 8 tons slaves, tels qu’ils sont généralement pratiqués dans nos paroisses.

A titre d’exemple, pour illustrer notre démarche, prenons le stichère du lucernaire à Gloire, ton 2, du 11 janvier (saint Théodose-le-Grand).

Chaque ton a une structure et un rythme propres qui ont pour but de souligner la dynamique du texte. Le ton 2, en l’occurrence, est constitué d’une première phrase musicale à 3 sections, suivie éventuellement d’une ou plusieurs phrases à 2 sections (une section qui introduit une affirmation ou une idée, et une autre qui la clôture), et se termine par une section conclusive.

Voici le texte du père Denis, avec son découpage, auquel nous avons ajouté des crochets pour délimiter le phrasé lorsqu’on y applique la mélodie du ton 2 :

En entendant ce stichère ainsi chanté, qui va comprendre que c’est l’âme de Théodose qui est « la cité du Dieu vivant », et que c’est le Christ qui est « l’Eau de la rémission » descendant dans l’eau du fleuve (image qui renvoie à la Théophanie dont c’est encore l’après-fête au 11 janvier) ? Il faut donc déjà reprendre l’ordre des mots pour que le texte devienne intelligible. Accessoirement, côté vocabulaire, il semble plus adéquat de qualifier de « sainte » plutôt que de « sacrée » l’âme de Théodose. Enfin, il convient de redécouper le texte et d’en ordonner les sections pour les mettre en cohérence avec la ligne mélodique. Nous nous sommes donc efforcés de placer les coupures en sorte que les ouvertures, fermetures et accentuations de la mélodie donnent du relief au texte et en éclairent le sens. Dans le cas présent, nous avons deux affirmations théologiques complémentaires, que nous avons associées, chacune, à une phrase musicale, et une conclusion en forme de supplication. Voici le résultat :

Bien entendu, les textes que nous proposons ne prétendent pas avoir un caractère définitif. Nous sommes conscients de leurs imperfections. Il y aurait encore tout un travail de vérification à faire par des traducteurs qualifiés, sur la base de l’original grec. En attendant, nous espérons qu’ils pourront rendre service à ceux qui voudront les utiliser, avec l’humble conviction qu’ils permettent déjà de retrouver une hymnographie qui a du sens pour la prière et pour l’édification spirituelle.

Toutes les propositions de correction et remarques en vue de leur amélioration seront les bienvenues.

Nota. Pour distinguer les sources des documents ainsi mis en ligne, nous avons employé deux polices de caractères différentes :
- avec empattement (Times) pour les parties retravaillées à partir du père Denis Guillaume,
- sans empattement (Arial) pour les parties provenant (sans modification) de la Fraternité orthodoxe.